Ecrivain d'expression nissade et française, (...) il étudie le droit à Aix-en-Provence, (...) ouvre un cabinet d'avocat en 1896 (...) et sera élu bâtonnier en 1923. (...)
Il entre à l'Acadèmia Nissarda en 1909. Ayant déjà publié des vers en français, il commence à écrire en nissart (...)
Lou teatre de Barba Martin crée ses premières chansons en dialecte en 1929. Beaucoup d'autres suivront, qui seront interprêtées par le Théâtre Niçois de Francis Gag de 1933 à la deuxième guerre mondiale. Membre du Félibrige depuis 1927, il publie dans l'Armana prouvençau, participe à toutes les manifestations félibréennes à Nice ou en Provence et recevra le titre de Mestre en Gai Sabé en 1935, après avoir contribué à la fondation de la revue Lou cairèu (1929-1941) de Joseph Giordan, dans laquelle il fait paraître de nombreux articles et poèmes. (...)
Ses soixante-dix chansons nissardes constituent son chef-d'oeuvre. Souhaitant à l'origine aux fêtes des mai des textes de meilleure tenue que ceux des rimeurs de quartier dont il déplore la vulgarité, il les compose sur le modèle des chansons folkloriques qu'il recherche et reconstitue, adoptant les formes tarditionnelles pour en renouveler l'inspiration avec beaucoup de finesse. (...) Toujours elles révèlent l'amour du langage. (...)
Louis Genari a apporté à la littérature nissarde une exigence linguistique de puriste, une authentique conscience des problèmes de la langue d'Oc et une extrême sensibilité littéraire.
Rémy Gasiglia
in Dictionnaire historique et biographique du Comté de Nice - Ed. Serre
Louis Genari fut aussi ami intime de Francis Gag.
En effet, l'amitié réelle qui les unissait permettait au musicien et au poète de partager leurs rêves et parfois d'en réaliser quelques-uns ensemble. Ainsi, le jour où Francis Gag décida, en 1931, de fonder sa propre compagnie de théâtre niçois, Louis Genari accepta avec enthousiasme d'en assurer la présidence d'honneur qu'il ne devait plus quitter.
"Durant plus de vingt ans, nous luttâmes côte à côte, fidèles à notre idéal de rénovation dialectale, liés par une amitié réelle, sincère, que notre différence d'âge ne faisait que rendre plus confiante, plus sûre, plus solide, plus efficace.
C'est ainsi que Genari orna de couplets Calèna (...) et La pignata d'or.
(...) alors que nous étions penchés sur le manuscrit de Calèna, je lui dis : "Comment voyez-vous le tableau final de la crèche ? Qu'allons-nous faire de tous ces personnages rassemblés autour du bambin ? Leur faire entonner un Gloria? un Alleluia ?
- Plutôt qu'étourdir le bambin avec un hymne solennel, me répondit Louis Genari, pourquoi ne pas chanter pour lui, pour lui seul, un chant très doux, ainsi que le font les mamans pour endormir l'enfant au berceau ?
Et ce fut La bressarella dòu pescadou (...)
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Béu pichoun qu'en t'endurment Ta maire bressouòla Ah! saupésses lou tourment Que tant la trebouòla |
Cada fès qu'au calabrun Lou batéu s'avara Mi senti au couòr lou ferun De la mar avara |
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De la mar traita mà en tant Si còu ben gagnà lou pan Nona, bressa Lou batéu devessa |
Lou filet es plen de pei Deman fen fourtuna ! Nona ! Nona ! |
Francis Gag à la rencontre de ses souvenirs