Francis Gag 1900-1988

FGNé en 1900 à Nice, François Gagliolo le teinturier s'est fait Francis Gag, artiste : comédien, mime, chanteur, auteur, metteur en scène, poète, conteur... Francis Gag est populaire : par sa notoriété ; parce que c'est au peuple qu'il s'adresse ; parce c'est la sagesse et la sincérité du peuple qu'il dépeint avec tant de verve, de poésie, d'ironie et d'affection.

Afin de mettre en valeur la langue et la culture niçoises, il utilise le théâtre dialectal et fonde en 1936 sa propre troupe - le Théâtre niçois de Francis Gag - qui offre au public des pièces (Lou sartre Matafiéu, Ensin va la vida, Calena, Lou vin dei padre, La pignata d'or, Les deux vieux, La marche à la crèche), dont certaines sont reconnues comme des chefs-d'œuvre de la littérature d'Oc. En 1956, c'est avec le même souci d'honorer les traditions qu'il crée le groupe folklorique Nice la belle, recherchant infatigablement costumes, danses et musiques authentiques.

Son œuvre et sa vie sont viscéralement ancrées à Nice entre France, Provence et Italie : France, terre qui ouvrit ses bras au fils d'immigrés qu'il était ; Italie, terre souche de ses parents, lui ligure elle piémontaise ; Provence, terre de Mistral qui a redonné noblesse à sa langue ; Nice enfin, qu'incarnera toute sa vie durant Tanta Vitourina, personnage de commère virulente qui, sans vulgarité, égratignera de son franc-parler empreint de bon sens et de finesse ses contemporains ; Nice et son comté, qu'il connaît si bien et aime tant.

Rêveur humaniste, Francis Gag fera bénéficier les personnes âgées en détresse de sa notoriété et de celle de Tanta Vitourina : en 1962, il donne naissance à l'Œuvre des Petites Vieilles (qui deviendra ultérieurement la Fondation des amis de Tanta Vitourina) et parviendra à faire bâtir pour elles, avec la force de la générosité et du bénévolat, une maison de repos au Broc, sur la rive droite du Var.

Francis Gag, homme de bien et homme de foi, est décédé à Nice en 1988, la tête pleine de projets. Il a vécu dans le rêve en donnant vie à ses rêves, emmenant avec lui ceux qui se sont reconnus et se reconnaissent encore dans l'amour du comté de Nice et des siens. Il a ainsi tracé un sillage que suivent toujours avec enthousiasme ceux pour qui ses valeurs sont éternelles.

"Au fond, la vie, c'est un rêve... Ou plutôt, la chance, quelquefois, permet qu'on la considère comme un rêve et qu'on la conduise comme un rêve... C'est ce que j'ai fait toute ma vie... Je suis un rêveur impénitent..."

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Ville de Nice cd06 2016